Le groupe Randgold invite le gouvernement ivoirien à mettre fin à l’orpaillage clandestin

Le patron de la compagnie minière Randgold, la plus importante mine d’or de Côte d’Ivoire, Dennis Marc Bristow s’est insurgé contre l’orpaillage «illicite et clandestin» dans le pays et a invité les autorités à prendre des mesures drastiques pour mettre fin à ce «crime organisé» qui menace le développement du secteur.

Dennis Marc Bristow a lancé cet appel, ce lundi, au cours d’une conférence de presse à Abidjan, où il a fait le pari sur l’avenir, en Côte d’Ivoire, à cause, entre autres, du potentiel du sous-sol ivoirien, de la qualité des infrastructures offertes par le pays et de l’attractivité du Code minier.

Il a déploré que les sociétés qui détiennent des permis soient confrontées à des orpailleurs clandestins. «Malheureusement, on est confronté à cette difficulté de voir des milliers d’orpailleurs clandestins et illicites sur les sites de Boundiali pour lesquels nous détenons des permis (…) On a l’impression d’avoir affaire à un système de crime organisé mis en place. Ils (les clandestins) ont l’air d’être protégés », a-t-il regretté.

La compagnie Randgold qui exploite la mine d’or de Tongon, a relevé le fait que cette situation ne permet pas d’avancer rapidement dans le développement d’un projet visant à construire une mine de «classe mondiale» dans l’intérêt même de la Côte d’Ivoire. Le groupe sud-africain a annoncé qu’il allait investir près de 300 millions de dollars en 5 ans, pour développer des mines de «classe mondiale» au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire où, selon la société, le potentiel aurifère est encore sous-exploité.

Son patron a mis également en exergue une possible «complicité avec des personnes évoluant à un certain niveau de responsabilité» et il a invité, par conséquent le gouvernement de prendre une décision de «façon radicale».

Bristow  a souligné qu’il n’est pas contre l’orpaillage traditionnel et organisé qui existe dans le code minier, mais dénonce plutôt l’orpaillage clandestin qui se pratique sans foi ni loi.

L’activité minière en Côte d’Ivoire contribue à 5% du produit intérieur brut du pays dont le sous-sol renferme également du diamant, du fer, du nickel, de la bauxite et du cuivre.