La Banque mondiale indexe la qualité des politiques publiques qui serait en recul en Afrique

La Banque mondiale (BM) a publié un rapport dans lequel elle relève que la qualité de la gouvernance est en recul, en 2016, dans une quinzaine de pays subafricains.

Ce rapport, publié annuellement par la Société financière internationale (IFC), filiale du groupe de la BM dédiée au secteur privé, et intitulé «Evaluation des politiques et des institutions nationales en Afrique (CPIA)», décrit un état des lieux préoccupant de la gestion économique, des politiques structurelles, des politiques d’insertion sociale et de l’équité, dans certains pays du continent.

Pour expliquer cette sous-performance, l’institution financière cite principalement la conjoncture économique désastreuse marquée par la baisse des cours des matières premières, particulièrement pour les pays exportateurs. Des pays miniers et pétroliers peinent à mettre en œuvre des politiques monétaires et de change et ont opté pour l’endettement en vue d’équilibrer leurs budgets nationaux.

Certains pays continuent tout de même d’afficher de bons résultats, selon l’évaluation de la BM. En tête du classement, le Rwanda qui détient la note de 4 sur 6. Le pays a renforcé la qualité de sa politique et de ses institutions grâce à la mise en place d’un comité dédié aux réformes et aux politiques publiques. Il est suivi par le Sénégal, le Kenya, la Côte d’Ivoire, les Comores, le Cameroun, la Guinée, Madagascar, la Mauritanie et le Soudan.

La synthèse de la CPIA sert de base à l’allocation des prêts et dons aux pays africains les plus pauvres, dans la mesure où elle renseigne sur les capacités des Etats à asseoir des institutions et des politiques favorables au développement inclusif.

Pour la BM, la bonne gouvernance reste un facteur essentiel pour le développement «Nous analysons la qualité des institutions en place pour mettre en œuvre les réformes. Par exemple, si un pays qui veut combattre la corruption crée une agence indépendante dédiée à cela, c’est un signe de sérieux. En revanche, si cette agence ne dispose d’aucun pouvoir ou moyen, nous prenons cela comme un manque de volonté», a fait part l’économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale, Albert Zeufack.