Le président malien IBK accepte de surseoir à son projet de réforme constitutionnelle

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a fini par accepter de «surseoir» à son projet de réforme constitutionnelle, d’après un communiqué de la présidence rendu public mardi 15 août.

Ce report fait suite à une médiation menée par les chefs religieux et traditionnels du pays, le week-end passé, avec la présidence de la République et la plateforme «Antè A Bana – Touche pas à ma Constitution».

Le communiqué précise que le président de la République a accepté les doléances des leaders religieux, notamment le fait de surseoir au projet de révision constitutionnelle et de continuer les concertations afin d’obtenir un consensus.

La plateforme Antè A Bana, qui regroupe en son sein des partis politiques et des organisations de la société civile, est catégoriquement opposée au référendum.

Dans une lettre ouverte adressée le 7 août dernier au Chef de l’Etat, le mouvement a exigé à celui-ci le «retrait pur et simple» du projet au plus tard le mardi 15 août à minuit, faute de quoi tous les moyens qu’offre la Constitution seront utilisés pour se faire entendre.

Au cours d’une conférence de presse ce mercredi, le comité directoire de la plateforme a informé que la marche qui était prévue le même jour a été reportée dans la suite de la rencontre supervisée par les chefs religieux.

Mais le mouvement a donné un autre ultimatum au président pour retirer complètement son projet. Il attend l’annonce de «l’abandon du projet de révision constitutionnelle» par le chef de l’Etat et «une adresse solennelle à la nation dans ce sens». Sinon, un premier grand rassemblement aura lieu dès le samedi 19 août.

Le premier vice-président de la plateforme, Amadou Thiam, a fait part, lors du point de presse, que les chefs religieux auraient rassuré le mouvement «Antè A Bana»  que «Si IBK ne respecte pas sa parole, nous nous joindrons à vous pour le combattre».

Depuis des mois, le projet de révision constitutionnelle crée la polémique et menace la stabilité politique du pays. Le nouveau texte proposé par les autorités donne des pouvoirs additionnels au chef de l’Etat.