L’opposition au Kenya a décidé de saisir la Cour Suprême pour contester la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août passé, estimant que le scrutin a été entaché de fraudes.
Le leader de l’opposition, Raila Odinga, a déclaré ce mercredi à la presse, que «nous avons décidé de saisir la Cour et de montrer au monde la fabrication d’un pouvoir généré par ordinateur». Pour l’opposition, le score de Kenyatta est le fruit d’une manipulation du système électronique de transmission et de comptage des voix utilisé par la Commission électorale.
«Notre décision d’aller en justice constitue une deuxième chance pour la Cour suprême. La cour peut saisir cette chance pour se racheter ou, comme en 2013 elle peut aggraver les problèmes auxquels la Nation est confrontée», a prévenu Odinga.
Vraisemblablement, le chef de l’opposition a suivi les nombreuses voix qui l’appelaient à contester la victoire de Kenyatta en justice, et non dans la rue, afin d’éviter des violences interethniques.
Les observateurs internationaux qui ont suivi les élections au Kenya s’accordent globalement à assurer que le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions.
Odinga n’exclut pas des manifestations pacifiques, conformément à la loi. «Nous prêcherons la paix (…) nous défendrons nos droits de se rassembler et de manifester. Nous organiserons des veillées, des minutes de silence, nous battrons le tambour et ferons tout ce qui est possible pour attirer pacifiquement l’attention sur ces injustices électorales flagrantes», a-t-il déclaré.
Les violences ayant suivi l’annonce de la victoire du président Kenyatta ont déjà provoqué la mort de près de 20 personnes. Les autorités de Nairobi prônent quand à elles, l’apaisement.
Mercredi, elles ont ordonné la suspension de mesures administratives qui visaient deux organisations de défense des droits de l’homme ayant émis des réserves sur la préparation et le déroulement du scrutin.