La MONUSCO accuse les soldats congolais de violation de sa base de Kananga

Le chef de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO), Maman Sidikou, a condamné fermement,  mardi, dans un communiqué, la «violation de la propriété des Nations unies» à Kananga, perpétrée lundi par des soldats de l’armée congolaise.

«Un groupe de soldats, sous les ordres du général Marcellin Assumani, commandant des opérations dans la région des Kasaï, a forcé l’entrée de la base de la Monusco au prétexte de poursuivre un journaliste venu s’y réfugier», a dénoncé Sidikou.

L’ONU qui a rappelé que les installations de sa mission sont «inviolables», a invité les autorités congolaises à poursuive les responsables de cette intrusion qui est un «grave incident».

«Nous demandons également au gouvernement congolais de s’assurer que les responsables de cet incident répondent de leurs actes et de prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus», a poursuivi le leader de la MONUSCO.

Pourtant le gouvernement congolais, réagissant au communiqué de la Mission de l’ONU, a donné une autre version des faits. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué que «c’est faux de dire que les militaires ont forcé les portes de la MONUSCO» dans la mesure où, d’après lui, les soldats congolais s’étaient «arrêtés à l’extérieur sans entrer».

Mendé a expliqué que «la justice militaire pourchassait une personne présumée auteur d’une infraction de constitution de groupes armés qui a trouvé refuge dans les installations de la MONUSCO». Il a, à son tour, exigé que la mission onusienne remette «cette personne à la justice pour qu’elle soit poursuivie».

Selon l’AFP, le journaliste Edouard Diye Tshitenge qui s’était réfugié auprès de la MONUSCO, était poursuivi par des militaires sur ordre d’un général de l’armée congolaise alors qu’il s’apprêtait à tenir une réunion d’opposants demandant le départ du président Joseph Kabila avant la fin de l’année.

La RDC traverse une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila qui a déjà fait deux mandats, le nombre limite accordé par la Constitution.