Le Burundi dénonce un complot occidental

Les autorités de Bujumbura ont dénoncé un complot occidental qui se trame contre le Burundi, en réaction à l’appel lancé, lundi 4 septembre, par l’ONU à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’elle enquête sur des crimes contre l’humanité au Burundi.

La commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a «des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l’humanité ont été commis, depuis avril 2015, et continuent à être commis» dans le pays, lit-on dans un rapport rendu public ce lundi et qui appelle à l’ouverture d’une enquête de la CPI.

Remettant en cause la fiabilité de cette commission onusienne, les autorités burundaises ont dénoncé plutôt des «conclusions qui seraient politiquement motivées et commanditées par l’Union européenne».

«Ce ne sont pas des enquêteurs mais des mercenaires payés pour valider un narratif déjà en circulation dans certains rapports des occidentaux et ouvrir la voie à la CPI, cet instrument dans les mains de l’Occident pour asservir les États africains», a déclaré à Willy Nyamitwe, le responsable de la communication à la présidence. Il s’agit d’un «complot occidental» qui «restera sans effet», a défié Nyamitwe.

Dans son rapport basé sur 500 témoignages recueillis à l’intérieur et à l’extérieur du pays, l’ONU avance que les crimes contre l’humanité seraient commis avec l’assentiment de «responsables au plus haut sommet de l’État» dont le président burundais Pierre Nkurunziza.

La Commission d’enquête a également invité la CPI à enquêter «dans les plus brefs délais» sur ces atrocités. Rappelons que le Burundi qui avait notifié sa décision de se retirer de la CPI le 27 octobre 2016 devrait quitter officiellement l’institution le 27 octobre prochain, soit une année après la notification.

La CPI est pressée de tous côtés, notamment pour ouvrir une enquête sur le Burundi avant que ce pays ne se retire effectivement du Statut de Rome. Des organisations de défense des droits de l’homme, internationales et nationales, ainsi l’opposition burundaise font aussi partie des entités qui réclament la poursuite du régime du Burundi.

Depuis plus de deux ans, le Burundi traverse une crise qui a été provoquée par la volonté du président Pierre Nkunrunziza de briguer un troisième mandat. Les violences ont déjà fait près de 2.000 morts et ont poussé à l’exil plus de 425.000 Burundais.