Le président guinéen Condé menace de fermer les radios privées

Le président guinéen Alpha Condé a menacé de fermer toute radio privée qui fera mention de la grève qui secoue le secteur de l’éducation.

Au cours de la clôture des 46èmes assises de l’Union de la presse francophone, qui ont eu lieu du 20 au 25 novembre à Conakry, le chef de l’Etat a clairement signifié qu’il fermerait toute radio qui donnerait la parole au secrétaire général adjoint du SLECG (syndicat libre des enseignants, chercheurs de Guinée), Aboubacar Soumah qui a déclenché une grève des enseignants depuis le 13 novembre.

«Toute radio qui fera passer désormais les communiqués de Souma, un syndicaliste en rébellion, sera considérée comme complice de la rébellion contre l’Etat et sera fermée, pour que l’on respecte l’Etat, pour que l’on respecte la loi», a-t-il indiqué, estimant que le syndicaliste Souma est un dissident et sa grève est «sauvage».

Bien avant cette menace, Alpha Condé a pointé du doigt le «manque de professionnalisme» de certains journalistes guinéens, devant un parterre de journalistes étrangers venant des quatre coins du monde.

Quelques observateurs locaux ont qualifié cet avertissement de Condé d’inquiétant pour le secteur des médias qui est déjà victime de différentes sortes d’abus. Ces derniers temps, des journalistes des médias privés sont menacés et malmenés par la Haute Autorité de la Communication, la Justice et la gendarmerie. Le chef de l’Etat a déjà interdit de délivrer de nouvelles licences aux promoteurs des radios et de télévisions privées.

Reste à savoir si les responsables des radios privées accepteront-ils de sacrifier leurs libertés acquises après de longs combats. Selon la presse locale, des voix s’élèvent pour encourager les radios privées à faire une synergie où le leader syndicaliste, à l’origine de la grève des enseignants, sera le seul invité. Ceci pour démontrer à Condé qu’il ne lui appartient pas de décider sur les personnalités qui doivent passer sur les ondes des radios privées.

La grève syndicale qui paralyse le système éducatif du pays a coûté jusqu’ici la vie à deux élèves.