L’opposition en Côte d’Ivoire appelle à la suspension des sénatoriales

L’opposition en Côte d’Ivoire demande que les premières élections sénatoriales prévues pour le 24 mars prochain, soient suspendues, assurant que leur programmation n’a pas respecté la Constitution.

La source du problème figure au niveau de l’organisation en charge des élections, notamment la commission électorale pour laquelle une plateforme de 18 partis de l’opposition et la société civile réclament toujours une réforme afin de rendre l’institution plus indépendante vis-à-vis du pouvoir exécutif. L’opposition brandit aussi le fait que cette commission est déclarée illégale par la Cour africaine des droits de l’Homme.

« En programmant ces sénatoriales, le gouvernement a violé la Constitution et nous lui demandons de faire marche arrière », a fait part Affi N’Guessan qui a saisi la Cour suprême pour cette suspension.

Jusque-là, le gouvernement estime que la question de la réforme de la composition actuelle de la CEI ne se justifie pas. Il défend que cette composition obéît à des articles de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, au protocole de la CEDEAO en la matière et à la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le gouvernement ivoirien soutient également que «la composition actuelle de la CEI» résulte «d’un large consensus de tous les acteurs politiques de premier plan».

Des élections sénatoriales sont programmées pour le 24 mars, en attendant les municipales et régionales couplées qui auront lieu cette même année, avant la présidentielle en 2020.

La campagne s’ouvre le 19 mars prochain pour trois jours, avec 33 listes pour la coalition au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), et une dizaine de listes indépendantes.

Le Sénat, créé par la nouvelle Constitution décidée à l’initiative du président Alassane Ouattara et approuvée par référendum le 30 octobre 2016, sera composé de 99 membres, 66 élus par un collège de grands électeurs et 33 nommés par le chef de l’Etat.

Affi N’guessan a prévenu que le « passage en force par le gouvernement serait porteur de tensions sociales et de violences ». L’opposition ne dispose d’aucune liste pour les sénatoriales.