Le Premier ministre tchadien et son gouvernement déposent leur démission

Le Premier ministre tchadien, Pahimi Padacké Albert et son gouvernement ont remis ce jeudi leur démission au président Idriss Deby Itno, a annoncé jeudi dans un communiqué, le secrétaire général à la présidence, Jean-Bernard Padaré.

Cette démission intervient en vue de répondre aux termes de la nouvelle Constitution qui supprime plusieurs institutions de l’Etat, dont le poste de Premier ministre. Adoptée le 30 avril dernier par l’Assemblée nationale, la nouvelle mouture devrait être promulguée officiellement ce vendredi par le président Idriss Deby Itno.

Pahimi Padacké Albert assurera la continuité du gouvernement jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. Les ministres, eux, sont invités à expédier les affaires courantes, en attendant que la nouvelle équipe soit mise en place.

La nouvelle Constitution qui instaure la 4ème République ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. L’opposition qui a boycotté l’adoption de ce projet à l’Assemblée nationale, dénonçant un texte qui renforce les pouvoirs d’Idriss Deby et qui lui permet de rester au pouvoir jusqu’en 2033.

L’opposition avait demandé que le projet de loi constitutionnelle soit adopté par référendum et non par voie parlementaire. Des organisations de la société civile, ainsi que l’Eglise catholique, ont également plaidé pour la consultation populaire.

Mais leur appel n’a pas été entendu. Un recours en annulation contre le projet de loi déposé mercredi par 28 députés de l’opposition au Conseil constitutionnel a été rejeté le lendemain à l’issue d’une plénière de cette institution.

La nouvelle Constitution consolide, en effet, les pouvoirs du président, avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Le texte prévoit que le mandat du chef de l’Etat passera à six ans, renouvelable une fois, contre cinq ans renouvelable indéfiniment, actuellement.

Deby, 65 ans, qui achève son cinquième mandat en août 2021, pourrait donc s’accorder 12 ans encore à la tête du pays après son mandat en cours.

En revanche, le président Deby assure qu’avec la nouvelle Constitution, le Tchad ouvre une «nouvelle page» de son «histoire politique».