Les autorités érythréennes ont affirmé, ce jeudi, le maintien de leur position concernant la mise en œuvre sans condition de l’accord de paix signé avec l’Ethiopie, devant résoudre leur contentieux frontalier.
Le ministre de l’Information, Yemane Gebremeskel, a indiqué sur Twitter que son pays a toujours accepté, sans poser de conditions, les résultats de l’Accord de paix d’Alger de 2000.
La réaction d’Asmara intervient deux jours après l’annonce de la coalition au pouvoir en Ethiopie indiquant sa disposition à résoudre le litige frontalier avec le voisin érythréen. En effet, le comité exécutif du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) a fait savoir que « le gouvernement éthiopien a décidé de mettre en œuvre pleinement l’accord d’Alger » et travaillera à la « mise en œuvre complète sans hésitation » des conclusions de la commission sur la démarcation de la frontière.
L’Accord de paix entre les deux pays a été signé le 12 décembre 2000, sous la supervision du président algérien Abdelaziz Bouteflika avec le soutien des Etats-Unis, des Nations Unies et de l’Union africaine (portant encore le nom d’Organisation de l’unité africaine). Il avait permis de mettre fin à deux ans de guerre (1998-2000) qui avait coûté la vie à au moins 70 000 personnes.
Mais les tensions n’ont jamais pour autant pris fin, à cause d’Addis-Abeba qui refusait jusque-là d’accepter que la ville de Badme soit attribuée à l’Erythrée, en 2002, par une commission frontalière indépendante. Cette ville non rétrocédée est toujours contrôlée par l’Ethiopie.
Asmara attendrait donc de l’Erythrée, par sa main tendue, d’évacuer Badme. L’Erythrée a affirmé que la démarcation des frontières avec son voisin devait être effectuée avant toute négociation sur la normalisation de leurs relations.
Rappelons que la communauté internationale a toujours appelé à des relations constructives et pacifiques entre les deux voisins, pour éviter de mettre en danger la stabilité régionale.