La Minusma confirme les bavures de militaires maliens

La mission des Nations unies au Mali (Minusma) qui a enquêté sur la mort de 12 civils survenue le mois dernier à Boulikessi au centre du Mali, a confirmé l’implication des soldats maliens de la force conjointe du G5 Sahel dans cet incident.

Dans un communiqué remis aux autorités de Bamako ce mardi 26 juin, la force onusienne explique que « l’enquête de la Minusma a conclu que, le 19 mai, des éléments du bataillon malien ont exécuté sommairement et/ou arbitrairement 12 civils sur le marché à bétail de Boulkessi ».

A en croire la mission des Nations unies, des assaillants inconnus avaient tiré sur un soldat malien ce 19 mai, dans le marché de bétail, et des soldats du bataillon malien de la force interarmées du G5 Sahel avaient riposté en tuant des civils.

Au lendemain de ce drame, le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants avait évoqué la « neutralisation de terroristes » lors d’une patrouille de sécurisation de la foire hebdomadaire de Boulkessi, soldée par la mort d’un soldat dans les rangs de l’armée. Version contestée non seulement par les habitants de la localité concernée, mais aussi par des organisations de défense des droits de l’homme.

D’ailleurs, quelques jours après l’incident, les autorités avaient reconnu des zones d’ombres dans cette affaire et avaient instruit l’ouverture d’une enquête pour éclairer sur la situation.

La mission onusienne se dit préoccupée par les violations des droits humains dans la région centrale du Mali où opèrent les groupes islamistes extrémistes. Les Peuls y dénoncent régulièrement des exactions à leur encontre, au nom de la lutte contre les jihadistes. Le samedi 23 juin dernier, au moins 32 civils peuls ont été tués au cours d’une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels dozos. Cette région fait également face à des conflits entre communautés.

La Minusma exhorte les forces du Mali du G5 Sahel qui regroupe également le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, à mener leurs opérations militaires conformément au droit international des droits humains et à protéger la population civile. De même qu’« appelle les autorités maliennes à s’assurer que l’enquête judiciaire en cours puisse s’effectuer dans les meilleurs délais ».