RSF réclame une enquête sur l’assassinat de journalistes russes en Centrafrique

Reporters sans frontières (RSF) a réclamé, mercredi 1er août, aux autorités centrafricaines et russes, une enquête concernant l’assassinat à Bangui de trois journalistes russes qui menaient des investigations sur la présence d’une société paramilitaire russe en Centrafrique.

 

RSF exige une « sérieuse et approfondie », à même de permettre d’identifier les auteurs de cet assassinat. Dans son communiqué, l’ONG explique que « Orhan Djemal, célèbre reporter de guerre indépendant, Kirill Radtchenko, caméraman, et Alexandre Rasstorgouïev, documentariste, ont été assassinés » dans la nuit du 30 au 31 juillet « par un groupe d’hommes armés non-identifiés ».

 

Ils enquêtaient « sur la présence et le rôle de mercenaires appartenant à Wagner, une société militaire privée russe également connue pour ses activités en Syrie », et ce au compte du Centre de gestion des investigations créé par l’opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovski.

 

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé la mort de ces journalistes, tout en avançant que son département n’était pas informé de leur présence en Centrafrique, étant donné que leur voyage avait été déclaré comme touristique.

 

Le groupe Wagner, mis en place par un ancien officier du GRU (renseignements militaires russes), Dmitri Outkine, serait sans existence légale étant donné que les sociétés militaires privées sont interdites en Russie. La société se serait illustrée à partir de juin 2014 dans des combats dans l’est de l’Ukraine avec les séparatistes pro-russes. En Syrie, elle intervient parallèlement aux actions de l’armée russe qui soutient depuis septembre 2015 le pouvoir de Bachar al-Assad.

 

Moscou a déployé, début 2018 en Centrafrique, des instructeurs et matériels militaires avec l’accord de la communauté internationale. Selon RSF, d’importants stocks d’armes russes auraient été livrés à l’Etat centrafricain entre décembre 2017 et février 2018.

 

L’enquête réclamée par RSF devrait certainement éclairer sur les zones d’ombres qui restent encore à décrypter dans cette affaire.