Le Maroc actionne la loi contre la violence faite aux femmes

Le Maroc a mis en vigueur ce mercredi, la loi 103.13 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes, à la satisfaction générale des associations de défense des droits des femmes qui mènent ce combat depuis de longues années.

L’entrée en vigueur de la loi met fin à l’absence de législation et de réglementation en la matière. Le texte qui incrimine désormais «certains actes considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement», impose des sanctions sévères aux harceleurs, notamment une peine d’un à six mois d’emprisonnement et une amende de 2.000 à 20.000 dirhams.

Ce cadre juridique protégeant les femmes de toutes formes de violence, initié en 2013 et amendé à plusieurs reprises, a été adopté à la majorité, mi-février par la Chambre des représentants, la chambre basse du parlement marocain.

«Le texte s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la démocratie et la réalisation de la parité et des valeurs de justice, conformément aux dispositions de la Constitution de 2011», avait alors défendu Bassima Hakkaoui, la ministre de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social.

Toutefois, si le texte est salué, il ne répondrait pas totalement aux attentes des femmes. Yassmine Zaki, juriste et membre de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), a fait savoir que «beaucoup de points ont été réclamés par les mouvements féministes, mais n’ont pas été pris en considération lors de l’élaboration de cette loi».

Son association qui estime que cette loi est «en dessous des normes internationales», craint que ces lacunes ne limitent l’impact direct sur le vécu des femmes.

«Même si cette loi ne reflète pas l’ensemble de notre vision pour une véritable défense des femmes, c’est un événement», a tout de même nuancé l’avocate Khadija Rouggany, présidente de l’Association marocaine pour les droits des femmes.

Quelques associations, dont l‘Association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté (ATEC), se sont lancées dans une campagne de communication, ayant pour objectif d’expliquer et de vulgariser les principales dispositions juridiques et les mesures d’accompagnement contenues dans la nouvelle loi.

Des rencontres de sensibilisation dans les lieux publics, le porte-à-porte, des affiches et des tracts sont autant de moyens prévus pour être utilisés à cet effet.