L’ONU alertée par Kinshasa sur un projet de déstabilisation du Rwanda

La mission de l’ONU en République Démocratique du Congo (Monusco) a indiqué mercredi avoir été sollicitée par les autorités de Kinshasa  pour «contrecarrer» un projet de déstabilisation du Rwanda voisin par des rebelles hutu rwandais qui ont quitté la province du Nord-Kivu vers celle du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC.

Le chef de la Monusco, Leila Zerrougui a affirmé lors d’une conférence de presse, avoir reçu une lettre du ministre congolais de la Défense sollicitant un appui des Casques bleus aux militaires congolais afin de mater une rébellion contre le Rwanda voisin, à partir de la RDC.

Dans cette lettre, le ministre congolais de la Défense Crispin Atama Thabe affirme avoir observé un déplacement des rebelles hutus rwandais des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) de la province du Nord-Kivu vers celle du Sud-Kivu «où ils seraient sollicités par le général rebelle rwandais Kayumba en vue d’une coalition pour une action belliqueuse contre le Rwanda à partir de la RDC».

La RDC où l’opposant Felix Tshisekedi a succédé à Joseph Kabila, a l’issue du scrutin du 30 décembre, «ne peut accepter de servir de base arrière pour un quelconque mouvement rebelle étranger contre un État voisin» et sollicite ainsi «l’appui des forces de la Monusco aux FARDC (armée congolaise)», écrit encore  Atama Thabe dans ce courrier daté du 18 janvier.

Face à cette demande, la Monusco a «alerté les autorités rwandaises et a salué l’attitude positive et responsable des autorités congolaises», a expliqué Mme Leila.

Alors que les relations entre la RDC et le Rwanda sont réputées complexes, le gouvernement congolais a indiqué lundi, avoir extradé vers le Rwanda deux chefs des FDLR, dont leur porte-parole Bazeye Fils La Forge. Les FDLR sont présentes dans l’Est de la RDC depuis 1994.

Certains de leurs chefs sont accusés d’être responsables du génocide (800.000 morts) au Rwanda perpétré par le régime hutu extrémiste contre les Tutsis et les Hutus modérés, avant leur renversement par les forces pro-Tutsi de l’actuel président rwandais Paul Kagame.