Nigeria : attentant meurtrier contre des chiites

Au moins 29 personnes ont été tuées dans d’un attentat suicide qui a eu lieu lundi dans l’Etat de Yobe situé dans le nord-est du Nigeria contre une procession chiite célébrant la fête d’Achoura.

Le kamikaze s’est fait exploser lors de la parade qui traversait un marché de la localité de Potiskum dans l’Etat de Yobe. La puissante déflagration a tué au moins 29 personnes, principalement de confession chiite, et blessé des dizaines d’autres, ont rapporté des témoins présents sur place.

L’attaque suicide a été commise durant la fête de l’Achoura, journée célébrée notamment par les chiites et qui marque l’anniversaire de l’assassinat du petit fils de Mahomet en l’an 680. L’attaque n’a pour l’instant pas encore été revendiquée. Cependant, tout laisse à croire que les éventuels instigateurs sont les membres de la secte Boko Haram. La mouvance islamiste sunnite très active dans le nord du pays, avait auparavant perpétré plusieurs attaques terroristes de grande ampleur.

Cet attentat suicide intervient quelques heures après un assaut à la bombe dans le centre du pays. L’attaque effectuée grâce à des explosifs dans une prison de la ville de Lokoja, a fait une victime et a permis de libérer 144 détenus dans un pénitencier.

Les régions nord du pays, fortement touchées par l’insurrection des islamistes de Boko Haram, font face depuis plusieurs mois à des attaques de plus en plus violentes. Le bilan de cinq années de violence islamiste dépasse les 10.000 morts. Conséquence de cette exacerbation de la violence, l’opposition politique nigériane monte au créneau, fustigeant les décisions prises par le président nigérian Goodluck Jonathan pour lutter contre les attaques terroristes. Le gouvernement avait en effet annoncé en octobre la signature d’un accord avec les islamistes pour un cessez-le-feu.

A l’approche des élections présidentielles de février, le Congrès progressiste qui rassemble quatre partis d’opposition, accable le chef de l’Etat qui tentera de briguer un deuxième mandat. « Le président a échoué dans sa mission la plus importante: assurer la sécurité et le bien-être des Nigérians », indique le Congrès dans un communiqué.