Soudan : Le président Omar El-Béchir destitué par son armée

Alors qu’au Soudan la population est suspendue à une «déclaration importante» devant être faite par l’armée, un journal soudanais «Al-Hadath» fait état de la décision prise par les militaires de destituer le Président Omar el-Béchir et ses ministres.

La mesure aurait été prise ce jeudi, au cours d’une réunion d’urgence. La création d’un conseil de transition, présidé par le général Ahmed Awad Ibn Auf, a été également annoncée pour Al-Hadath. Dans le sillage de la décision de l’armée, certains ministres et proches du chef de l’Etat auraient été arrêtés.

Ces informations semblent corroborer avec le récit d’un journaliste de Reuters qui indique que des Soudanais scandaient dans les rues de Khartoum : « Il est tombé, nous avons gagné !». Tôt ce jeudi, des véhicules militaires auraient été déployés sur les ponts enjambant le Nil et dans les grandes artères de la capitale, Khartoum.

L’imminence d’une «importante déclaration» de la part de l’armée a été annoncée par la radio et la télévision d’Etat. «L’armée soudanaise va diffuser une importante déclaration bientôt. Attendez-la», a prévenu un présentateur.

La population, elle, convergerait ce jeudi vers le QG de l’armée, se trouve dans un même complexe que la résidence officielle du président Omar el-Béchir et le ministère de la Défense.

Des milliers de protestataires campent depuis cinq jours sur ces lieux, pour réclamer le départ de l’indéboulonnable président El-Béchir qui se cramponne au pouvoir depuis 1989 à l’image du moribond président algérien, Abdelaziz Bouteflika qui voulait briguer un 5ème mandat après 20 années au pouvoir.

«Nous appelons notre peuple à travers la capitale Khartoum et la région autour à se rendre immédiatement dans le secteur des rassemblements et de ne pas en partir avant la publication de notre prochain communiqué», a déclaré, de son côté, l’Association des professionnels soudanais, l’organisateur du mouvement de contestation déclenché le 19 décembre dernier au lendemain de la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.