Nouakchott et Dakar augmentent les licences de pêche

La Mauritanie et le Sénégal ont décidé l’augmentation du nombre de licences de pêches d’un quart par rapport à l’année passée, à la grande satisfaction des pécheurs artisanaux sénégalais.

Cette décision fait l’objet d’un nouveau protocole d’application de l’accord de pêche bilatéral de 2001, signé jeudi soir à Nouakchott.

Le ministre mauritanien chargé de la Pêche, Nany Ould Chrougha et son homologue sénégalais, Oumar Guèye se sont accordés pour que le Sénégal puisse capturer jusqu’à 50.000 tonnes de poissons dans les eaux mauritaniennes pour une durée d’un an.

L’accord prévoit également que 12 tonnes des prises de poissons soient débarquées directement dans les ports de pêche en Mauritanie.

La signature du protocole a été précédée de tractations serrées entre les deux parties au sujet des compensations financières.

Nouakchott souhaitait augmenter le prix de la tonne pêché de 50% par rapport à l’accord de l’an passé, chose qui a été au final abandonnée. Le Sénégal devra donc s’acquitter d’un prix symbolique qui représente 6550 Francs CFA par tonne à pêcher, soit au total environ 747.000 euros, dont 274.000 euros à la charge des pêcheurs, le reste étant payé par l’Etat sénégalais.

L’accord de pêche entre Nouakchott et Dakar comporte également un volet destiné à la formation et à la recherche maritime.

Le nouveau protocole d’accord intervient alors que les pêcheurs sénégalais, et particulièrement ceux de Saint-Louis, ville du nord du pays, sont confrontés à une raréfaction de leurs ressources halieutiques consécutive à leur surexploitation.

Depuis longtemps, les pêcheurs sénégalais dépendent fortement de cet accord qui est heureusement renouvelé chaque année.

Plusieurs incidents entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer la zone maritime mauritanienne, sont périodiquement signalés.

La pêche est en effet un secteur porteur au Sénégal, où selon des chiffres officiels, quelque 600.000 personnes, soit 17% de la population active du pays, dépendent directement de cette ressource.