Premières sanctions américaines contre des députés du Hezbollah libanais

Pour la première fois, l’administration américaine de Donald Trump a imposé des sanctions contre des députés du Hezbollah mouvement chiite libanais pro-iranien.

Dans son communiqué, le ministère américain du Trésor accuse les députés Amine Cherri et Mohamad Hasan Raad d’«exploiter le système politique et financier» du Liban au profit du mouvement chiite et de l’Iran.

Proche de l’appareil sécuritaire du Hezbollah, Amine Cherri, 62 ans, est également accusé d’avoir menacé les responsables d’une banque et leurs familles après que l’établissement ait gelé les comptes de membres du parti chiite placés sur la liste des sanctions américaines.

De son côté, Mohamad Hasan Raad, 64 ans, est le chef du groupe parlementaire du Hezbollah et l’un des «anciens» cadres de ce mouvement classé sur la liste américaine des «organisations terroristes».

L’administration américaine a également décidé de sanctionner Wafic Safa, chef de l’appareil sécuritaire et l’un des hauts responsables historiques du Hezbollah qu’elle accuse de profiter de sa position pour faire entrer au Liban des produits de contrebande, «dont des drogues illégales et des armes», et de faciliter les déplacements des cadres du Hezbollah (Parti de Dieu).

Dans sa réaction, le Hezbollah, poids lourds de la politique libanaise avec trois ministères, a dénoncé les sanctions américaines, les qualifiant d’«humiliation pour le peuple libanais». En tout, 50 membres ou entités liés au Hezbollah ont été placés depuis 2017 sur la liste des sanctions américaines pour terrorisme.

Ces sanctions contre le Hezbollah entrent dans le cadre de la campagne de «pression maximale» que mène l’administration américaine contre l’Iran. Donald Trump a fait de l’Iran chiite, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire et a multiplié les sanctions pour lui couper ses revenus, ainsi qu’à ses alliés régionaux, notamment le Hezbollah.

Créé au début des années 1980 avec le soutien de Téhéran, le Hezbollah libanais a mené plusieurs guerres contre Israël dans le sud du Liban et incarne la «résistance» face à l’Etat sioniste, proche allié de Washington.