RDC : Les marches politiques interdites à Kinshasa

Toutes les manifestations prévues dans la semaine à Kinshasa, capitale de la RDC, sont interdites, selon une décision des autorités locales, qui évoquent un «climat tendu» dans la capitale.

«Compte tenu du climat tendu dans la capitale, Son Excellence M. le gouverneur a interdit toutes les marches à caractère politique sur les rues de Kinshasa pendant cette semaine», a déclaré à la télévision d’État, le chef de la police de la capitale congolaise, le général Sylvano Kasongo.

Le gouverneur a «instruit la police de prendre des mesures idoines. Toute personne qui osera marcher ou troubler l’ordre public pendant cette semaine va trouver la police sur son chemin», a-t-il ajouté.

Le climat tendu en question concerne notamment les partisans du président Félix Tshisekedi et ceux de son prédécesseur Joseph Kabila.

L’escalade a commencé mardi dernier, lorsque des jeunes du parti du président Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ont annoncé pour ce 22 juillet, une marche contre la candidature à la présidence du Sénat, de l’ancien ministre de la Justice, Alexis Thambwe, considéré comme un dur de l’ancien régime de Kabila.

Ces jeunes disaient ne plus vouloir voir «les mêmes visages diriger les institutions du pays ou figurer dans l’équipe gouvernementale».

En réaction, les jeunes pro-Kabila ont promis eux aussi d’organiser ce même lundi une «contre-marche» pour soutenir la candidature de l’ancien garde des sceaux à la présidence du Sénat, en brandissant une autorisation du gouverneur de Kinshasa, un pro-Kabila.

Le front politique en RDC est toujours assez instable, six mois après l’investiture du président Tshisekedi et plus d’un mois après la nomination de son Premier ministre Ilunga Ilunkamba, proposé par l’ancien président Kabila.

Les négociateurs de Cap pour le changement (CACH), la coalition du président Tshisekedi et du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Kabila, peinent à se mettre d’accord sur la composition du gouvernement. Le clan Kabila est largement majoritaire à l’Assemblée nationale, aux assemblées provinciales et au Sénat.