Le pétrolier iranien Grace 1 autorisé à quitter le territoire britannique de Gibraltar

La Cour suprême de Gibraltar a autorisé hier jeudi le pétrolier iranien Grace 1 à quitter le territoire britannique malgré la demande américaine de prolonger l’immobilisation du navire, soupçonné de vouloir livrer sa cargaison de pétrole à la Syrie qui est frappée par un embargo européen.

L’immobilisation du pétrolier iranien dans les ports du Rocher de Gibraltar depuis début juillet, avait précipité le Royaume-Uni dans la crise qui oppose Washington et Téhéran.

Le capitaine et les trois officiers du Grace 1, qui étaient en liberté sous caution, ont été formellement libérés. Cette décision fait suite à la prise par l’Iran d’un engagement écrit assurant que la cargaison du navire, 2,1 millions de barils de pétrole brut pour une valeur de plus de 140 millions de dollars, n’était pas destinée à un port syrien.

Prévue depuis des semaines, cette décision avait dû être repoussée de plusieurs heures après l’annonce surprise par le ministère public de Gibraltar d’une demande des Etats-Unis de prolonger l’immobilisation du pétrolier, déposée dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le gouvernement de Gibraltar a dit être en train d’examiner les motifs avancés par les Etats-Unis pour une prolongation de l’immobilisation du Grace 1 mais le président de la  Cour a déclaré ne pas avoir été saisi par écrit de la demande américaine. Les Etats-Unis menacent désormais d’interdiction de visa l’équipage du pétrolier iranien.

Le Grace 1 a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, provoquant une crise diplomatique entre Téhéran et Londres.

Téhéran assure que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accuse le Royaume-Uni d’acte de piraterie». Et le 19 juillet suivant, c’est l’Iran qui immobilisait dans le détroit d’Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de «non-respect du code maritime international».

Cette crise brouillait les efforts des Etats européens qui tentent de sauver l’accord nucléaire avec l’Iran, dont les Etats-Unis se sont retirés l’an dernier en imposant de lourdes sanctions à la République islamique.