Concertation entre le Nigeria, Niger et Bénin pour stopper la contrebande à leurs frontières

Réunis à Abuja au siège de la CEDEAO, les autorités du Nigeria, du Bénin et du Niger ont annoncé jeudi la formation de patrouilles communes contre la contrebande et la création d’un comité conjoint pour relancer les échanges commerciaux après les tensions provoquées par la fermeture de la frontière du Nigeria avec ses voisins.

Plusieurs ministres, dont les ministres des Affaires Étrangères des trois pays, ainsi que le commissaire au Commerce de la Communauté de développement économique d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont convenu que «les forces de sécurité -police, armée, marine, douanes,… des trois pays patrouilleront ensemble sous une force conjointe» au long des frontières communes, précise un communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre.

Les trois parties se réuniront les 25 et 26 novembre, pour faire part de leurs recommandations sur une réouverture des frontières fermées en août par le géant ouest-africain.

Les responsables qui se sont rencontrés jeudi ont également décidé la création d’un «comité de surveillance et d’évaluation» qui réunit les ministres des Finances et du Commerce des trois pays, et «veillera à promouvoir le commerce régional entre les trois pays et mettre en place des sanctions contre la contrebande (…) et le trafic d’êtres humains», indique le communiqué.

Depuis trois mois, le président nigérian Muhammadu Buhari a décidé unilatéralement de fermer toutes les frontières terrestres avec ces deux voisins et d’interdire l’importation et l’exportation de biens, officiellement pour mettre fin aux trafics de riz et de pétrole de contrebande.

Le Bénin profite depuis des décennies de l’importation illégale d’essence subventionnée, qui a coûté des milliards de dollars au gouvernement nigérian, affirme Abuja.

Il sert également de port d’entrée pour des milliers de tonnes de riz, théoriquement interdit à l’importation par voies terrestres par Abuja, pour encourager la production locale.

Par ailleurs, le gouvernement du Niger a annoncé mercredi une baisse de ces recettes douanières d’une quarantaine de milliards de francs CFA (60 millions d’euros), à cause de la fermeture en août par le Nigeria de ses frontières avec ses voisins.