Deuxième journée de violentes manifestations en RDC

La République Démocratique du Congo (RDC) a connu ce mardi, une deuxième journée consécutive, de violences et d’affrontements entre la police et les manifestants hostiles au projet de loi électorale qui lie les prochaines élections au recensement de la population.

Plusieurs quartiers du sud et de l’ouest de la capitale, Kinshasa ont été le théâtre de nombreuses scènes de pillages. Dans l’après-midi, une centaine de jeunes ont mis le feu à la mairie de la commune de Ngaba, un quartier sud de Kinshasa. «Nous sommes fatigués de Kabila (président). Il faut qu’il parte», déclaraient les manifestants déchainés.

En réponse à ces émeutes, la capitale a été privée du réseau Internet, coupé sur ordre des autorités. L’envoi des SMS a été suspendu et plusieurs arrestations ont été signalées alors que de nombreux renforts de militaires et de policiers étaient visibles au sud de la capitale.

Un bilan de 28 morts, a été avancé mardi soir par une organisation de défense des droits de l’Homme congolaise. Les autorités affirment quant à elles que cinq personnes seulement ont perdu la vie.

Au-delà des appels à la retenue et la cessation des violences, Washington, Paris et Bruxelles se disent préoccupés de la situation en RDC et demandent le respect de la Constitution et des libertés publiques. De son côté, le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders a appelé tous les acteurs au calme et à la retenue.

Aussi l’envoyé spécial américain pour les Grands Lacs, Russ Feingold a, quant à lui, exprimé la préoccupation des Etats-Unis et conseillé aux autorités de Kinshasa de respecter la Constitution.

En fin de journée, la tension était toujours vive à Kinshasa où la confusion règne toujours quand au bilan des affrontements et au nombre des arrestations.

Difficile, par ailleurs, de mesurer l’ampleur de ce mouvement de protestation dans le pays.

Par ailleurs, l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, exilé en Belgique, a lancé mardi soir, depuis Bruxelles, un appel à chasser le « régime finissant » de l’homme fort de Kinshasa, Joseph Kabila.