Pas d’accalmie en RDC après trois jours de violences

Les violences ont repris mercredi en République démocratique du Congo (RDC), pour la troisième journée consécutive, malgré un appel au calme du gouvernement.

De nouveaux affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, dont le bilan s’élève à 12 morts selon le gouvernement et à 42 morts selon des sources indépendantes, sont signalés un peu partout sur l’ensemble du pays.

A Kinshasa, les troubles ont repris très tôt le matin, essentiellement sur le campus de l’université, l’un des points chauds de la capitale. Selon plusieurs témoins, la police a fait usage de gaz lacrymogènes jusque dans les dortoirs des étudiants, et tiré plusieurs coups de feu en l’air pour disperser les manifestants. Des militaires ont fait irruption dans l’hôpital central, faisant trois blessés.

A Goma, dans le Nord du Kivu, la police a également fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une centaine d’étudiants qui avaient dressé des barricades à l’aide de pneus enflammés.

A Bukavu, dans le Sud du Kivu, des barricades ont été également érigées sur la route conduisant à la Place de l’indépendance et des dirigeants de l’opposition et des acteurs de la société civile ont appelé à « deux jours de ville morte » à partir de ce jeudi.

La journée de jeudi risque d’être encore plus sanglante que les précédentes journées des manifestations contre le projet de loi électorale que l’opposition boycotte et que le pouvoir veut faire valider pour permettre au président Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat présidentiel.

Pour parer à tout débordement, les autorités de Kinshasa ont maintenu un dispositif sécuritaire renforcé autour du Palais du peuple, où les sénateurs sont appelés à se prononcer sur le projet de loi contesté.

Un bilan provisoire des manifestations, fait état de 12 morts, de nombreux blessés et plus de 300 arrestations ainsi que de nombreux actes de pillages, selon le gouvernement congolais. Mais d’après Paul Nsapu de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) Afrique, il y aurait au moins 42 morts.

Somme toute, les regards de l’Afrique et de la communauté internationale restent braqués sur la RDC en ce jour décisif.