Report du vote du projet de loi électorale par le Sénat congolais

Après quatre jours de manifestations meurtrières en République Démocratique du Congo (RDC), le Sénat a reporté à vendredi, le vote sur le projet de loi électorale qui était prévu pour jeudi.

Déjà adopté par les députés, ce projet de loi controversé devait être soumis au jeudi au sénat pour son adoption, mais le vote a du être reporté à cause des manifestations. En cas d’adoption, ce texte de loi devrait permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.

Le bureau du rapporteur de la Chambre haute qui a annoncé le report a précisé que la plénière est prévue pour ce vendredi à 08h00 GMT.

Pour le président du Sénat Léon Kengo, l’importance de ce projet de loi justifie ce report, précisant que la commission de sénateurs est encore en train d’examiner la loi et qu’il fallait lui donner du temps pour que ce travail puisse satisfaire le peuple congolais.

Si la journée de ce jeudi a été plutôt calme à Kinshasa, il y a eu plusieurs contestations dans le reste du pays. A Goma où la société civile et l’opposition avaient appelé à une journée « ville morte » jeudi et vendredi, le mot d’ordre a été plutôt largement suivi. Les organisateurs se félicitent de ce succès.

Malheureusement leurs manifestations ont une nouvelle fois, ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Débordée l’armée a fait usage de balles réelles face à des jets de pierres de quarte cortèges de manifestants. Le bilan est d’au moins trois morts, selon des témoins. Dans un message diffusé à la radio, le maire de Goma a annoncé que tous les établissements d’enseignement fermaient leurs portes jusqu’à lundi, le temps d’un retour au calme.

A Kimpese et à Matadi dans le Bas-Congo, la police est également intervenue pour disperser des manifestants et quadriller les places publiques pour empêcher tout rassemblement non autorisé. La quatrième journée des manifestations a été moins violente que les trois premières.