Les avocats camerounais dénoncent les mauvais traitements de la police

Le Conseil de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun réuni en session extraordinaire, samedi 21 novembre, est monté au créneau contre les «brutalités policières» dont ont été l’objet des avocats, il y a une dizaine de jours dans la salle d’audience du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, et contre l’arrestation de deux de ses membres.

Le Procureur de la République près ce Tribunal aurait aussi instruit l’interpellation de 15 avocats qui étaient présents dans la salle d’audience, selon l’ordre des avocats.

Face à cette « persécution programmée des avocats  transformés en délinquants », le Conseil de l’Ordre a invité les avocats à « observer (…) une attitude de prudence, de calme et de vigilance, en se dominant pour ne point céder, ni à la provocation, ni à la confrontation violente, au risque de tomber dans des pièges multiples tendus pour affaiblir la corporation», selon le communiqué de l’institution publié à la fin de sa réunion.

Les avocats ont pris certaines mesures à l’unanimité des membres présents. Il s’agit premièrement de « renoncer aux hommages judiciaires initialement programmés sur les parvis de la Cour d’Appel du Littoral et de la Cour Suprême du Cameroun (…) pour les orienter en d’autres lieux plus accueillants pour les avocats».

Ils ont suspendu, sur toute l’étendue du territoire national, le port de la Robe du 30 novembre au 4 décembre 2020. Ils sont également mis un terme, jusqu’à nouvel ordre, à « toute intervention devant les juridictions statuant en matière criminelle, à tous les degrés de juridiction y compris la Cour Suprême et le Tribunal Criminel Spécial, et les juridictions statuant en matière de contentieux électoral, y compris le Conseil Constitutionnel ».

Les robes noires sot décidées de tenir tête aux autorités jusqu’à la libération de leurs camarades et dans l’objectif de « redorer le blason de la profession ainsi souillée».

L’Association du barreau africain a, dans un communiqué, exprimé sa préoccupation sur la situation actuelle et sa solidarité avec les avocats camerounais.