Côte d’Ivoire : Un sit-in est prévu ce lundi pour réclamer l’arrestation de Gbagbo et Blé Goudé à leur retour à Abidjan

Le président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI),  Issiaka Diaby, et des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011, devraient organiser une manifestation ce lundi 10 mai en face du Palais de justice d’Abidjan-Plateau pour réclamer l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo et l’ancien ministre Charles Blé Goudé, à leur retour en Côte d’Ivoire, après leur acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).

Issiaka Diaby est monté au créneau depuis que la Chambre d’appel de la CPI a confirmé, fin mars, la décision d’acquittement des deux hommes qui étaient accusés de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011 et qui s’était soldée officiellement par 3000 morts environ. « Cette décision consacre l’impunité en Côte d’Ivoire », avait-il alors martelé.

Maintenant que le parti politique de Gbagbo est en concertation avec les autorités d’Abidjan pour l’organisation du retour de l’ex-président, le leader du CVCI passe à un autre niveau de contestation.

« Après la crise postélectorale, il y a eu beaucoup d’actions de la justice mais qui n’ont jusque-là rien donné en termes de résultats pour les victimes. Nous sommes revenus sur la question de l’exécution des mandats d’arrêts du président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Ils ont tous les deux été jugés et condamnés par la justice ivoirienne et il faut que ces condamnations soient exécutées », a-t-il indiqué la semaine passée au cours d’une conférence de presse.

« Nous avons décidé, a-t-il poursuivi, de prendre nos responsabilités en faisant un sit-in devant le tribunal d’Abidjan en vue de dénoncer l’impunité et (…) crier notre ras-le-bol au procureur de la République, car vous le savez les victimes ont besoin de justice ».

Alors qu’Abidjan inscrit le retour de Gbagbo et Blé Goudé dans le cadre du processus de réconciliation nationale en cours dans le pays, Diaby a estimé que « sans la justice en Côte d’Ivoire il ne peut y avoir de véritable réconciliation ».