La France menace de se retirer du Mali si Bamako fait appel à la société privée russe Wagner

Les dirigeants français ont brandi clairement la menace d’un retrait de leurs troupes du Mali, dans le cas où Bamako autorisait un déploiement sur son territoire des mercenaires paramilitaires de la société privée russe Wagner déjà présents dans plusieurs dont la Libye, la Syrie et la république centrafricaine.

Paris prend au sérieux les informations concernant les discussions que Bamako aurait engagées avec Wagner et ne cache pas ses inquiétudes, lesquelles informations laissent entendre qu’un contrat pourrait être conclu pour le déploiement d’un millier de paramilitaires russes en vue de former les forces armées maliennes et d’assurer la protection des dirigeants de Bamako.

Devant la Commission de la Défense nationale de l’Assemblée, la ministre française des Armées, Florence Parly a affirmé que « si les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent avec tout ce que nous avons entrepris depuis des années et tout ce que nous comptons entreprendre en soutien des pays du Sahel».

Dans le même sens, son homologue des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a déclaré, devant la même Commission parlementaire, que « c’est absolument inconciliable avec notre présence», estimant qu’«une intervention d’un groupe de ce type serait incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali». Des troupes françaises sont déployées depuis huit ans au Mali où elles combattent les groupes jihadistes.

Le chef de la diplomatie a rappelé les exactions dont sont accusés ces paramilitaires présents dans certains pays. «Wagner est une milice privée composée de militaires qui s’est illustré avec des exactions, prédations, violations en tout genre. Et qui ne peut pas correspondre à une solution quelconque (…) En Centrafrique, cela a provoqué une détérioration de la situation sécuritaire», a mis en garde Le Drian. 

Dans une déclaration à l’AFP, mardi 14 septembre, le ministère malien de la Défense a reconnu l’existence de pourparlers en cours avec Wagner, tout en précisant qu’« à ce stade, rien n’a été signé ».