La «gestion actuelle» de la transition au Mali inquiète l’imam Dicko  

L’Imam Mahmoud Dicko qui a été à la tête de manifestations antigouvernementales massives l’année dernière, a mis en garde le chef de la junte militaire au pouvoir,  le colonel Assimi Goïta, quand à la «gestion actuelle» du pays, qui «ne va pas».

Cet imam influent, a été considéré comme la figure de proue des manifestations de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui ont mené à son éviction par un putsch militaire.

«Je ne peux pas me taire sur la gestion actuelle du pays, j’ai été acteur du changement, des gens sont morts devant ma porte et devant ma mosquée. Je ne peux pas rester en dehors de la suite», a-t-il déclaré, ajoutant avoir demandé en vain, une audience au colonel Goïta.

L’imam, qui était resté discret depuis les manifestations de 2020, a déclaré lors d’une conférence de presse à Bamako, qu’il se sentait obligé d’intervenir. «On ne s’entend pas entre nous, on n’est pas avec le reste du monde».

Le colonel Goïta, 37 ans, est la cible des critiques internationales depuis qu’il a démis le gouvernement transitoire civil en mai lors d’un second putsch. «L’isolement actuel du pays ne peut pas continuer», a-t-il ajouté.

Malgré la pression d’une partie de la communauté internationale, Bamako a récemment notifié à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que le Mali serait dans l’incapacité d’organiser des élections en février 2022, évoquant notamment l’insécurité criante dans certaines régions du pays.

Le Mali est le théâtre depuis 2012, d’attaques répétées de groupes  jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, doublées de violences contre les civils perpétrées par des groupes armés, certains autoproclamés d’autodéfense.