L’ONU met sur pied une Commission d’enquête sur les violations et abus en Ethiopie

Le Conseil des droits de l’homme (CDH) a approuvé ce vendredi, lors d’une session extraordinaire consacrée à la crise éthiopienne, une résolution qui a permis la mise en place d’une Commission internationale d’experts sur les violations et abus en Ethiopie.

L’ONU reste préoccupée par l’évolution du conflit qui sévit dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, et qui a touché d’autres parties du pays. La nouvelle Commission d’enquête aura pour mission d’enquêter sur les allégations de violations et d’abus des droits de l’homme par toutes les parties depuis le début du conflit en novembre 2020, l’objectif étant d’identifier, avec preuves à l’appui, les responsables de ces violations qui devraient répondre de leurs actes.

Entre temps, le Conseil de Droits de l’Homme appelle toutes les parties à cesser «les attaques directes contre les civils (…) notamment sur la base de leur appartenance ethnique ou de leur sexe».

L’Ethiopie, par la voix de son Représentant permanent auprès de l’ONU, n’a pas tardé à dénoncer la démarche du CDH, tout en se disant être «prise pour cible» en voulant défendre sa «souveraineté contre une menace interne ».

L’ONU estime que 5.000 à 7.000 personnes, dont la plupart appartiennent à l’ethnie tigréenne, seraient détenues en vertu de l’état d’urgence décrété par le gouvernement éthiopien le 2 novembre dernier.

«Si certaines des personnes arrêtées au cours des six dernières semaines ont été libérées, nous estimons qu’entre 5.000 et 7.000 personnes sont toujours détenues, dont 9 membres du personnel de l’ONU», a fait part la Haut Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, Nada al-Nashif.

Cette responsable dénonce dans la foulée la détention de nombreuses personnes au secret ou dans des lieux inconnus, la soumission «à des traitements inhumains et dégradants», la surpopulation extrême dans les centres de détention, ou encore la détention prolongée sans inculpation.

La crise au Tigré a déjà provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes, selon les organismes de défense des droits de l’homme.