Algérie: La junte embarrassée par la grève de la faim de plus de 40 détenus politiques

Conséquence du tout répressif imposé par la junte militaire au pouvoir en Algérie, plus de quarante détenus politiques observent depuis plusieurs jours une grève de la faim à la prison d’El-Harrach, à Alger.

Selon l’avocat Abdelghani Badi, ces détenus sont « injustement emprisonnés pour leurs opinions » et observent une grève de la faim ouverte pour protester contre « les poursuites et les fausses accusations dont ils sont les victimes ».

De nombreux détenus parmi les grévistes ont entrepris cette action pour protester contre l’article 87 bis sur la base duquel ils sont accusés de « terrorisme ». « Ils rejettent les chefs d’inculpation retenus contre eux sur la base de cet article du code pénal qui les accuse de terrorisme », a affirmé encore l’avocat.

Ces détenus, selon l’avocat, « rejettent formellement et fondamentalement les qualifications contenues dans cet article dont ils sont victimes », « refusent ce qualificatif et ne se considèrent pas comme des terroristes, mais de simples citoyens ayant exprimé publiquement leur opinion ».

Des experts et des Rapporteurs Spéciaux de l’ONU ont accusé le régime algérien d’ »instrumentaliser politiquement le terrorisme » pour réprimer les libertés publiques.

Dans une communication adressée au haut Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH), ces experts et représentants onusiens avaient réitéré leur préoccupation quant à la définition d’actes terroristes adoptés par cet article en incluant dans la catégorie d’acte terroriste une large variété d’infractions.

Depuis le début du Hirak, en 2019, des centaines de personnes ont été arrêtées. Aujourd’hui, pas moins de 300 personnes, accusées d’ »atteinte à la sûreté de l’Etat », « atteinte à l’intégrité du territoire », « actions subversives susceptibles d’instaurer un climat de terreur ou d’actions susceptibles de semer la haine ou encore la division », croupissent dans les prisons en Algérie.

La plupart de ces détenus sont poursuivis pour avoir simplement exprimé une opinion, à travers notamment des publications sur les réseaux sociaux.