La principale plateforme de l’opposition au Tchad, Wakit Tamma, a décidé de suspendre ses pourparlers avec le Conseil militaire de transition (CMT) et le gouvernement, entamés dans le cadre de la préparation du «dialogue national inclusif» prévu pour le 6 mai prochain.

Lors d’un point de presse tenu ce mercredi, les coordonateurs de la plateforme ont livré les raisons de leur retrait. «Le Tchad notre cher pays est entré dans une zone de turbulences d’une telle intensité que l’on est contraint de se demander s’il y a encore un pilote à bord», a laissé entendre l’un deux, Max Loalngar, le porte-parole de la coalition.

Parmi les problèmes relevés par la plateforme figurent «la prédominance de la violence au sein des forces de défense et de sécurité, la persistance de l’insécurité qui en découle et l’absence de toute volonté politique d’y mettre un terme, l’absence de toute justice, les violations systématiques des droits humains».

Wakit Tamma, fustige aussi l’enlisement du pré-dialogue qui se tient à Doha (Qatar) entre le pouvoir et les groupes armés.

«Disons-le clairement, le CMT n’a aucune légitimité pour engager le futur du Tchad. C’est la vocation d’un dialogue véritablement national, clair, transparent, sincère, inclusif avec une participation égalitaire des populations à engager des reformes structurelles pour le bien de tous», a martelé Loalngar.

Le dialogue national est prôné par le général Mahamat Idriss Deby Itno qui avait pris de force le pouvoir après la mort de son père, Idriss Deby Itno, le 20 avril 2021.

Le retrait de Wakit Tamma, qui regroupe l’essentiel des mouvements de l’opposition politique et des associations de la société civile, pourrait porter un coup dur au projet du dialogue national.

La plateforme a aussi anticipé par rapport aux prochaines élections en disant «non à la candidature du Président du CMT et à la candidature de tous les acteurs de la transition». Elle a lancé un appel aux Tchadiens «à se préparer à des actions gigantesques qui seront coordonnées et ciblées dans les jours à venir».