Le Mali tarde à autoriser une enquête de l’ONU sur le carnage de Moura

L’ONU s’est dite mercredi «extrêmement inquiète» que les autorités maliennes n’aient toujours pas accordé d’accès à ses enquêteurs à Moura au Mali, théâtre d’un massacre présumé de civils par l’armée malienne et des paramilitaires russes.

«Nous sommes extrêmement inquiets de ce que les autorités maliennes n’ont toujours pas accordé d’accès à des enquêteurs des droits de l’homme de l’ONU au village de Moura, dans la région de Mopti», au centre du Mali, selon un communiqué du Haut-commissariat aux droits de l’homme.

Le Haut-commissariat espère qu’une enquête ouverte par le tribunal militaire de Mopti, «ait lieu rapidement, qu’elle soit approfondie, indépendante et impartiale».

Le communiqué rappelle que les autorités maliennes affirment pour leur part avoir tué 203 jihadistes dans cette localité mais, souligne le Haut-commissariat, des sources non confirmées estiment que jusqu’à 500 personnes pourraient avoir été tuées. «Les informations préliminaires laissent à penser que la majorité des victimes étaient des civils», souligne le communiqué.

Dans un rapport, l’ONG Human Rights Watch a fait état de l’exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, notamment le groupe de sécurité privé Wagner, entre le 27 et le 31 mars à Moura.

La junte militaire au pouvoir à Bamako a annoncé lundi dernier avoir reçu pour les FAMA (Forces armées maliennes) une nouvelle livraison d’équipements russes incluant deux hélicoptères de combat et des radars.