Afrique du Sud : Les mineurs en grève exigent une hausse salariale   

Les mineurs du premier producteur mondial de platine et deuxième producteur d’or en Afrique du Sud, Sibanye-Stillwater, ont annoncé mercredi, la poursuite de leur grève jusqu’à obtention d’une hausse salariale de 60 euros (1.000 rands) par mois, qu’ils réclament depuis deux mois.

«Ce sont les travailleurs qui décident, ils nous disent s’ils veulent continuer» ou non leur grève, a déclaré Jeff Mphahlele, secrétaire général du syndicat des mineurs et du bâtiment (AMCU).

L’AMCU et le syndicat national des mineurs (NUM), qui rassemblent près de 30.000 salariés, ont déclaré la grève le 9 mars après l’échec de négociations avec la direction du groupe minier. Les grévistes n’ont pas été payés depuis cette date.

Selon Mphahlele, la société a versé l’an dernier à son PDG, Neal Froneman, près de 18 millions d’euros.

Les syndicats ont fait preuve de «rigidité» pendant les négociations salariales, estime le porte-parole de Sibanye-Stillwater, James Wellsted, affirmant qu’une offre «juste» leur a été faite.

Le week-end écoulé, des mineurs ont chassé sous les huées le président Cyril Ramaphosa des célébrations du 1er-Mai, en scandant «Cyril doit partir», lors d’une cérémonie organisée dans le stade des Martyrs, par la plus grande Centrale syndicale du pays, la Cosatu et retransmise à la télévision.

L’Afrique du Sud est la première puissance industrielle du continent mais son économie a été durement frappée par la crise de la Covid-19, et le taux de chômage bat des records en atteignant le seuil des 35%.

Le secteur minier, en déclin, contribue à hauteur de 8% de la richesse nationale et emploie 450.000 personnes. Il y a près de dix ans, la police avait tiré sur des grévistes à Marikana, faisant 34 morts. Les mineurs se battaient à l’époque pour obtenir un salaire équivalent à environ 750 euros (12.500 rands).