L’Espagne resserre l’étau sur la consommation de l’énergie

Les mesures d’économie d’énergie décidées par le gouvernement espagnol de gauche, dans le cadre d’un plan européen visant à réduire les importations de gaz russe, sont entrées en vigueur hier mercredi en Espagne dans les lieux ouverts au public. 

Un décret gouvernemental limite ainsi la climatisation à 27°C dans la plupart des commerces, les établissements culturels (cinémas, théâtres) et les infrastructures de transports, comme les aéroports ou les gares. Ces lieux devront limiter le chauffage à un maximum de 19°C cet hiver. 

Ce décret, adopté la semaine dernière, prévoit également que les lumières des vitrines des magasins et l’éclairage des bâtiments publics soient éteints à partir de 22 heures, et oblige aussi les locaux climatisés ou chauffés d’installer d’ici au 30 septembre, un mécanisme assurant la fermeture automatique de leurs portes afin d’éviter le gaspillage énergétique.

Dans un entretien à la télévision publique espagnole, le directeur de l’Institut pour la diversification et les économiques d’énergie au ministère de la Transition écologique, Joan Groizard a expliqué que « l’objectif de ce plan est d’économiser le gaz pour se préparer à cet hiver dans le cas où le président russe Vladimir Poutine déciderait, face aux sanctions, de couper l’approvisionnement en gaz à l’Europe ». 

Mais l’efficacité de ces mesures est loin d’être garantie. D’une part, le décret ne précise pas les sanctions auxquelles s’exposerait un contrevenant. D’autre part, la tâche de veiller au respect de ces mesures incombe aux diverses communes régionales, dont certaines, celles dirigées par le Parti populaire de l’opposition conservatrice, les ont accueillies avec très peu d’enthousiasme. 

Fin juillet, les pays de l’Union européenne se sont engagés à faire « tout leur possible » pour réduire leur consommation de gaz d’au moins 15% entre août 2022 et mars 2023, par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période, dans le but de mettre fin à la dépendance européenne au gaz russe, mise en évidence depuis le début de la guerre en Ukraine.