Sénégal: Le président Sall envisage une amnistie pour la participation des opposants à la prochaine présidentielle

Le président sénégalais, Macky Sall a demandé au ministère de la Justice d’examiner un plan d’amnistie qui pourrait permettre à deux de ses plus grands opposants condamnés pour corruption, de recouvrer leur droit de vote, et de se présenter éventuellement à l’élection présidentielle de 2024, rapporte jeudi la presse locale.

Lors d’une réunion de son Cabinet mercredi 28 septembre, le président sénégalais a chargé le ministre de la Justice «d’examiner, dès que possible, les possibilités et le schéma approprié d’amnistie pour les personnes qui ont perdu leur droit de vote», indique le procès-verbal de la réunion.

Les deux des personnalités de l’opposition sénégalaise en question, sont l’ancien Maire de Dakar Khalifa Sall, et Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, ont été emprisonnés pour corruption en 2018 et 2015 respectivement.

Tous deux ont été libérés mais il leur a été interdit de se présenter aux élections de 2019 que Macky Sall a remportées. Entre temps, un autre leader de l’opposition, Ousmane Sonko, a pris de l’importance et a mobilisé de grandes manifestations contre le parti au pouvoir qui a perdu en août dernier, sa majorité absolue au Parlement au profit d’une coalition de l’opposition.

Macky Sall, 60 ans, entretient le flou sur ses intentions de se présenter ou non à la présidentielle de 2024, alors que les avis divergent sur sa légitimité à se représenter et que l’Opposition promet une résistance farouche s’il franchit le pas.

Dans un climat social déjà tendu, le non à un troisième mandat a été l’un des cris de ralliement des émeutes meurtrières qui ont secoué en 2021 un pays réputé comme un îlot de stabilité dans une région troublée. A plusieurs reprises, Macky Sall a réaffirmé, dans son pays et à l’étranger, qu’il se prononcerait sur cette question du 3è mandat en temps opportun.