Le président centrafricain limoge le Président de la Cour constitutionnelle

La présidente de la Cour constitutionnelle en République de Centrafrique (RCA) a été démise de ses fonctions ce mardi 25 octobre, sur décision du Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra.

«Sont rapportées les dispositions du décret du 10 avril 2017 entérinant l’élection des membres du bureau de la Cour constitutionnelle, en ce qui concerne exclusivement Madame Danièle Darlan, pour empêchement définitif», écrit le président Touadéra dans son décret lu hier sur les médias publics.

Si l’intéressée n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment sur cette décision, l’Opposition et la Société civile crient à un scandale et annoncent un recours contre ce limogeage qui intervient quelques mois après que la Cour constitutionnelle ait infligé un sérieux revers au président Faustin Archange Touadéra.

En effet, M. Touadéra avait installé par décrets, fin août dernier, un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution pour la CRA. Mais, par décision rendue le 23 septembre, la Cour constitutionnelle les avait annulés sur saisine de l’opposition qui redoutait une remise en cause de l’interdiction de briguer plus de deux mandats prévue par l’actuelle loi fondamentale.

Avec le limogeage de Danièle Darlan, Touadéra «vient d’opérer ce jour un coup d’Etat constitutionnel en violant la sacro-sainte règle constitutionnelle de l’inamovibilité des juges de la Cour», écrit dans un communiqué mardi, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), plateforme de partis d’opposition et d’organisations de la Société civile.