OMS : Le diabète est un «tueur silencieux» en Afrique en raison du manque de diagnostic

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié lundi 14 novembre, une nouvelle étude qui révèle que seules 46% des personnes atteintes de diabète en Afrique connaissent leur état, ce qui fait du continent la première région du monde pour le diabète non diagnostiqué.

Diffusé à l’occasion de la Journée mondiale du diabète axée cette année sur l’accès aux soins, le rapport alerte sur le fait que cette situation d’ignorance sur l’état de santé augmente le risque de maladie grave et de décès, alors que l’Afrique enregistre déjà les taux de mortalité, dus à cette maladie, les plus élevés du monde.

«L’un des plus grands défis de la prise en charge du diabète est le manque de diagnostic. Sans dépistage, le diabète devient un tueur silencieux», a affirmé Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Parmi les obstacles au dépistage du diabète dans le continent, l’organe onusien cite le manque d’installations et d’équipements de dépistage, le nombre insuffisant de personnels de santé formés, l’accès difficile aux établissements de santé et le manque de sensibilisation au diabète.

D’une manière générale, 24 millions d’adultes vivent avec le diabète en Afrique, et ce chiffre devrait augmenter de 129% pour atteindre 55 millions d’ici 2045.

Le taux de mortalité normalisé selon l’âge est de 48 pour 100.000 habitants, soit plus que le double du taux mondial de 23 pour 100.000. Seule une personne sur deux vivant avec un diabète de type 1, la forme la plus courante de diabète pédiatrique, a accès à un traitement par insuline. Au niveau mondial, 55% des personnes atteintes de diabète savent qu’elles le sont.

«Bien que les pays soient confrontés à plusieurs obstacles pour lutter contre le diabète, la prévalence croissante de la maladie est un signal d’alarme pour renforcer les soins de santé, améliorer le diagnostic, l’accès aux médicaments antidiabétiques qui sauvent des vies et faire du diabète une priorité en tant que défi sanitaire majeur», préconise Matshidiso Moeti.

L’OMS a lancé, le 14 avril 2021, le Nouveau Pacte mondial pour accélérer la lutte contre le diabète, censé renforcer l’adhésion politique aux mesures visant à accroître l’accessibilité, notamment économique aux médicaments vitaux contre le diabète, ainsi qu’aux mesures de prévention et de diagnostic.