L’opposition au Togo manifeste après deux ans d’interdiction

Le mouvement d’opposition togolais, Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) et des centaines de ses militants ont tenu un important meeting, dimanche 27 novembre à Vogan, située à environ 67 km au nord de Lomé, la capitale du Togo.

Il s’agit d’un premier meeting organisé par l’opposition après l’interdiction il y a deux ans, par le gouvernement togolais de toute manifestation pour des raisons «sanitaires» et puis «sécuritaires».

«C’est un grand soulagement, une leçon que nous tirons, un encouragement à poursuivre le combat. Ce n’était pas gagné d’avance. Malgré toutes les intimidations et toutes les manœuvres, nous avons organisé ce meeting», a déclaré à une agence de presse occidentale, la coordonnatrice de la DMK, Brigitte Adjamagbo-Johnson.

Elle a souligné que cette manifestation «est un meeting d’information, mais surtout une mobilisation sur un certain nombre de préoccupations. Avec la population, nous avons lancé un appel au régime pour qu’il sorte de sa stratégie de délire. Personnellement, je suis satisfaite».

DMK a rappelé, lors de ce meeting, les trois sujets inscrit au menu de sa conférence de presse du 11 novembre (annonçant la manifestation du 27 novembre), en l’occurrence la vie chère, l’insécurité et la crise sociopolitique qui perdure dans le pays.

Après avoir débattu en long et en large chacune de ces questions, les responsables du mouvement avaient souligné, pendant la conférence, la nécessité de régler les questions urgentes et importantes, à savoir, libérer tous les prisonniers politiques sans exception et faire rapatrier tous les exilés politiques sans exception et sans conditions.

Décrisper la vie politique en s’engageant dans une discussion franche et sincère avec les protagonistes de la crise née de l’élection présidentielle du 22 février 2020 ; cesser toutes les mesures de restrictions des manifestations publiques pacifiques conformément à notre Constitution ; régler la question de la vie chère par des mesures inclusives et respectant la dignité humaine ; sont autant d’autres de mesures à prendre par les autorités, d’après la DMK.

Le mouvement invite le peuple togolais à «s’affranchir de l’immobilisme que tente d’imposer le pouvoir actuel aux partis politiques de l’opposition surtout à la DMK et ce, depuis la dernière élection présidentielle du 22 février 2020», prévenant que «cela ne peut plus continuer car il n’est pas acceptable que, dans une démocratie, qu’il n’y ait pas de vie politique».