Kigali ne peut pas être tenu responsable pour la négation de droits de Congolais de l’Est (Paul Kagame)

S’exprimant ce mercredi 14 décembre en marge du Sommet Etats-Unis/Afrique qui se tient à Washington, le président rwandais Paul Kagame a clairement réfuté tous liens de son pays avec le lourd bilan humain des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans une région directement frontalière du Rwanda.

« Le problème n’a pas été créé par le Rwanda, et n’est pas le problème du Rwanda. C’est le problème du Congo », a-t-il encore martelé. Une enquête préliminaire de l’ONU a accusé la semaine dernière, la rébellion du M23 d’avoir exécuté au moins 131 civils et commis viols et pillages les 29 et 30 novembre dans deux villages de l’Est de la RDC, en représailles à des affrontements avec des groupes armés.

Selon les autorités congolaises, des experts de l’ONU et la diplomatie américaine, le M23 est soutenu par le Rwanda, mais Paul Kagame a rejeté tout lien avec les actions du groupe. « Je ne peux pas être tenu pour responsable de Congolais d’origine rwandaise à qui l’on nie leurs droits », a-t-il réaffirmé.

Les combats dans la région orientale du Nord-Kivu ont aggravé les tensions entre le Rwanda et la RDC qui a régi en expulsant le 29 octobre dernier, l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa.

Le président congolais, Felix Tshisekedi avait estimé mardi dernier, lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, que son pays est victime « d’une agression cachée mais venue du Rwanda, et qui a été déstabilisatrice ».

Le M23 (Mouvement du 23 mars) est une ancienne rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes en fin d’année dernière et conquis de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu en RDC.

Le mercredi 30 novembre, lors d’une cérémonie officielle, Paul Kagame a déclaré dans une allocution, que «le monde entier» imputait au Rwanda la responsabilité de la crise, mais que c’était Félix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences du M23 dans l’est de la RDC, avant la présidentielle, prévue le 20 décembre 2023.