Tchad : HRW exige des enquêtes sur la répression des manifestations d’octobre 2022

L’ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce, dans un rapport publié ce lundi 23 janvier, les «meurtres», les «décès en détention», et les «actes de tortures» en lien avec la répression menée par les autorités lors des manifestations du 20 octobre 2022, tout en réclamant l’ouverture des enquêtes.

A cette date, des milliers de Tchadiens étaient descendues dans les rues de N’Djamena, la capitale, et de plusieurs autres villes du sud du pays pour protester contre la décision du gouvernement de transition de prolonger la période de transition de deux ans. Les forces de sécurité auraient tiré à balles réelles sur des manifestants, tuant et blessant des dizaines d’entre eux.

D’après Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG, «la violence à l’encontre des manifestants a été extrême et disproportionnée, faisant des dizaines de morts et de blessés, et des centaines de détenus n’ont pas pu recevoir la visite d’un avocat ou de leur famille».

L’organisation de défense des droits Humains estime que les autorités ont l’obligation de mener des enquêtes pénales rapides, indépendantes, approfondies et transparentes sur les graves atteintes aux droits humains liées à la répression, et traduire les responsables en justice. Elle souligne aussi l’importance d’inviter les experts des Nations Unies pour mener des enquêtes indépendantes.

N’Djamena devrait également accorder une réparation pour les graves violations des droits humains commises en réponse aux manifestations d’octobre dernier, poursuit-t-elle.

D’autre part, l’ONG appelle à libération des manifestants qui ont été emprisonnés à l’issue de procès sommaires inéquitables en décembre dernier, et ceux qui sont toujours maintenus en détention préventive.

La répression à l’encontre d’opposants et le recours aux balles réelles contre les manifestants sont à prohiber, interpelle HRW.

Pour l’établissement de leur rapport, les chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus à N’Djamena du 13 au 21 novembre et ont interrogé, entre autres, 68 victimes, membres de familles des victimes, témoins, membres d’organisations de la société civile, avocats et représentants du gouvernement.