Tunisie : Les journalistes observent une journée de colère ce jeudi

Des journalistes tunisiens devraient manifester ce jeudi 16 février à la Kasbah où siège la présidence du gouvernement à Tunis, pour défendre la liberté de la presse et protester contre les atteintes portées à leur secteur et les arrestations des hommes de la profession, et ce en réponse à l’appel lancé la semaine dernière par le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

En prélude à ce mouvement de protestation, des hommes de média, aussi bien dans le public que dans le privé, ont porté la veille, le brassard rouge au bras, dans leurs différents lieux de travail, une manière d’exprimer leur ras-le-bol.

Le mouvement devrait être suivi dans différentes régions du pays. «Cette bataille de la survie implique un engagement de tout le monde pour défendre nos collègues dans les établissements confisqués, privés et publics», avait déclaré le président du SNJT, Mehdi Jlassi, lors d’une conférence de presse tenue le 7 février dernier.

Le SNJT, une centrale professionnelle indépendante qui défend le droit à la liberté d’expression et les droits généraux des journalistes, déplore, entre autres, le retard qu’accuse le gouvernement dans l’exécution des accords conclus par le passé, ainsi que les incursions des autorités dans le métier du journaliste à travers des intimidations et des arrestations.

En plus des journalistes, plusieurs autres corps professionnels montent au créneau contre le régime du président Kaïs Saïed accusé d’instaurer un régime autoritaire dans le pays.

L’Union générale tunisienne du travail a aussi dénoncé des «arrestations arbitraires» qui ne visent, selon elle, qu’à «distraire l’opinion publique de ses vrais problèmes, notamment les problèmes de la vie chère, de l’emploi, de l’avenir des jeunes et d’occulter l’échec des politiques gouvernementales».

La plus grande organisation syndicale du pays a appelé ses membres à ne pas lâcher prise dans leur mobilisation qui reste salutaire pour sortir le pays du chaos dans lequel il a été plongé par le pouvoir en place à Tunis.