Bamako met en garde l’Algérie et des partenaires internationaux au sujet de son Accord de paix avec des groupes armés

La junte au pouvoir au Mali a fermement mis en garde l’Algérie et un certain nombre de partenaires internationaux contre les menaces pesant sur un important accord de paix avec des groupes armés du nord du pays, dans un courrier rendu public mercredi.

L’un des hommes forts de la junte, le colonel major Ismaël Wagué, accuse l’un des signataires, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes indépendantistes et autonomistes à dominante touarègue, de violations répétées de l’accord d’Alger de 2015, dans une lettre datée du 24 février et adressée au ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

«Le comportement de certains mouvements constitue une entrave à la paix », dit le ministre, accusant la CMA de «collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes». 

«Le gouvernement, tout en restant attaché à la mise en œuvre intelligente de l’accord, rejettera d’office toute accusation qui serait de nature à le tenir responsable des éventuelles conséquences de (sa) violation», prévient-il.

L’alliance des groupes indépendantistes et autonomistes, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a annoncé en décembre la suspension de sa participation à l’application de l’accord, arguant de «l’absence persistante de volonté politique» de la junte au pouvoir. 

Début février, Amadou Albert Maïga, un membre du Conseil national de la transition (CNT) qui tient lieu d’organe législatif, déclarait que l’armée malienne allait bientôt engager les opérations pour rétablir l’autorité de l’Etat central sur Kidal (nord), ville stratégique contrôlée par la CMA. «La guerre est inévitable à Kidal», avait-il dit.

L’accord signé par l’Etat malien et des groupes loyalistes avec la CMA a mis fin aux hostilités enclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012 dans le nord du Mali.