Découverte de neuf migrants morts de soif et de froid dans une zone frontalière séparant la Tunisie de l’Algérie

Les corps de neuf migrants  subsahariens « morts de soif et de froid » ont été découverts ces derniers jours dans la zone montagneuse près de Haïdra, située au Centre-ouest de la Tunisie et à quelques encablures de la frontière algérienne, ont indiqué mercredi des sources judiciaires et une ONG tunisienne.

Une enquête a été ouverte par les autorités tunisiennes et une autopsie a été «ordonnée pour déterminer les causes des décès » des migrants africains, a confié à l’agence AFP le porte-parole du tribunal de Kasserine, Riadh Nwiwi.

Ce dernier a fait état d’un afflux de candidats à l’immigration illégale en provenance d’Afrique subsaharienne, à travers la frontière tuniso-algérienne, particulièrement dans cette zone accidentée et forestière de Haïdra.

Dans ces deux pays et surtout en Algérie, les migrants subsahariens cherchant à rejoindre l’«eldorado» européen, sont indésirables et font souvent l’objet d’une véritable chasse à l’homme et d’un refoulement manu-militari.

La plupart des centaines de migrants clandestins qui s’aventurent à traverser à bord d’embarcations de fortune, la mer méditerranée depuis les côtés tunisiennes, algériennes ou libyennes, finissent par se noyer.

Le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES) qui suit les questions migratoires en Tunisie, a indiqué dans un communiqué, que « selon des données préliminaires, les neuf migrants sont morts de froid, de soif et de fatigue ».

Le FTDES a réclamé une « réponse humanitaire de la part de l’Etat » tunisien « face aux politiques migratoires meurtrières de l’Union européenne qui ont confisqué le droit de circulation des populations du Sud ». Il a également dénoncé « le silence des autorités tunisiennes sur les tragédies de la migration et la politique de militarisation des frontières ».

Le Forum tunisien a en outre, plaidé pour la mise en place « d’un système d’accueil et d’orientation humanitaire à la frontière algéro-tunisienne pour assurer la fourniture de services humanitaires de base » aux candidats à l’immigration tout au long des « routes migratoires meurtrières ».

Le nombre de migrants clandestins qui ont pu rejoindre de janvier à avril 2023, l’Union européenne par la Méditerranée centrale, a augmenté de près de 300% par rapport à la même période en 2022, atteignant 42.200 individus, d’après les chiffres de l’agence européenne Frontex qui fait aussi état d’ »une croissance de 1.100% durant la même période, des départs des côtes tunisiennes vers le sud de l’Italie.