Rapport sur les violences au Mali: La Transition accuse la Minusma d’espionnage

La justice malienne est saisie d’une action engagée par la gente au pouvoir contre la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), accusée d’espionnage après la publication d’un rapport accablant pour l’Armée nationale, a indiqué le parquet général dans un communiqué.

Le procureur du pôle spécialisé dans la «lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée a été saisi d’une plainte» de l’Etat contre les membres de la Minusma ayant enquêté sur les évènements survenus dans la petite ville de Moura (centre) entre le 27 et 31 mars 2022, précise le communiqué diffusé ce mardi 20 juin sur les réseaux sociaux.

«Cette plainte concerne également tous les co-auteurs ou complices des chefs de crimes, entre autres pour espionnage, atteinte au moral des Armées de Terre ou de l’Air, de faux et usage de faux et d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État (…)», a précisé la même source.

La plainte est intervenue suite à la publication du Rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, faisant état de prétendus faits et exactions commis sur des populations civiles par les Forces armées maliennes (FAMa) lors d’une mission aéroportée à Moura, fin mars 2022.

Ledit rapport révèle que plus de 500 civils auraient été tués par les FAMa et des personnels militaires étrangers considérés par les Chancelleries occidentales comme des membres de la compagnie de sécurité privée russe Wagner. La junte qui a pris en août 2020 les commandes de ce pays, avait dénoncé un «rapport biaisé, reposant sur un récit fictif».

Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde qui a éclaté dans la partie nord avant de s’étendre au centre du pays.