Rejet de la motion de destitution du président malgache

La Haute cour constitutionnelle de Madagascar (HCC) a rejeté samedi 13 juin dernier, la motion de destitution du président Hery Rajaonarimampianina, adopté le 26 mai dernier, par le parlement malgache.

La HCC a considéré «non fondée», la demande de l’Assemblée nationale et sa «mise en accusation ne repose sur aucun fondement juridique». Elle a ainsi appelé les deux parties au dialogue pour trouver une issue à la crise constitutionnelle qui prévaut dans le pays.

Les députés se sont réunis à l’Assemblée nationale ce dimanche pour réfléchir sur la suite à donner au rejet de la HCC. Ils accusent la HCC d’avoir «pris une décision plutôt politique que juridictionnelle». Pierre Houlder, le porte-parole du MAPAR, parti majoritaire à l’Assemblée, a qualifié de «ridicule», la décision de la Cour.

Au cours d’une séance à huis-clos, les députés frondeurs ont élaboré un ensemble de propositions qui restent encore à peaufiner. Déjà, ils mettent sur table la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale, avec un Premier ministre qui serait issu de la majorité au sein de l’Assemblée nationale. D’aucuns parmi ces élus du peuple estiment que c’est la seule voie qui pourrait garantir la stabilité sociale recherchée.

Une partie des députés tient, malgré la décision rendue en dernière instance par la HCC, à poursuivre les contestations de rue, dans l’espoir de pousser Rajaonarimampianina à organiser des élections anticipées, une proposition qu’il refuse pour l’instant.

Il a déjà déclaré que : «je demande à tous de respecter l’Etat de droit et je ne tolèrerai pas une autre atteinte à cet Etat de droit», appelant plutôt, au dialogue, à la collaboration et à la consolidation de la solidarité nationale.

Selon certains observateurs, même si les parlementaires n’obtenaient pas la destitution du président, leur contestation qui revêt une grande valeur pédagogique, donnera matière à faire réfléchir aux futurs présidents sur leur manière de gouverner le pays.

Pour rappel, les parlementaires frondeurs reprochent au président Rajaonarimampianina d’avoir violé la Constitution à plusieurs reprises.