Amnesty International exige la libération des opposants détenus arbitrairement depuis un an en Tunisie

L’ONG Amnesty International a appelé vendredi 23 février, les autorités tunisiennes à libérer immédiatement et sans condition six opposants politiques détenus arbitrairement depuis un an et faisant l’objet d’accusations infondées de «complot contre la sûreté de l’État» en raison de leur opposition politique présumée et pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion.

Tout en exigeant également l’abandon des charges retenues contre ces opposants, l’organisation de défense des droits de l’homme a regretté que la justice ait rejeté, en janvier 2024, les derniers recours en date contre le maintien prolongé en détention provisoire de ces six hommes, qui avaient été déposés par le Comité de défense des détenus politiques.

Amnesty suppose que le gouvernement ne compte pas céder sur son affaire de «complot» dans laquelle au moins 50 personnes ont été poursuivies jusqu’à présent.

La directrice du programme régional Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, Heba Morayef souligne que «le rejet des derniers recours est scandaleux quand cela fait 12 mois que les autorités judiciaires n’apportent pas la moindre preuve d’actes commis par les personnes détenues qui pourraient constituer une infraction reconnue par le droit international. Ces responsables politiques, avocats et anciens membres du Parlement n’auraient jamais dû être arrêtés».

Cette responsable estime «évident que les autorités tunisiennes les maintiennent enfermés pour des motifs politiques» et «doivent les libérer immédiatement et abandonner toutes les charges qui pèsent sur eux », rappelant que «depuis un an, les autorités ont intensifié leur utilisation abusive de la justice pénale pour museler la dissidence politique et instiller la peur chez tous les opposants politiques».

Depuis que l’enquête a débuté en février 2023, les autorités judiciaires ont convoqué au moins 42 autres militants politiques, membres de l’opposition, hommes d’affaires, anciens membres du Parlement, avocats, défenseurs des droits humains et anciens responsables des forces de sécurité pour les interroger dans le cadre de la même affaire.

«Les autorités ont continué leur chasse aux sorcières dans cette affaire de complot dénuée de tout fondement. Elles ont convoqué des dizaines de personnes pour les interroger, en les menaçant et en les intimidant», a dénoncé Heba Morayef.