La junte au Niger remet en cause l’accord militaire avec les États-Unis

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’organe militaire au pouvoir au Niger, a dénoncé samedi dans un communiqué, l’accord sur le statut des forces américaines présentes sur le territoire nigérien, rapporte la presse locale.

«Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, décide, en toute souveraineté, de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civil du département américain de la Défense sur le territoire de la République du Niger», indique le texte.

Le poids financier de la présence de cette force américaine sur le contribuable nigérien et le manque d’informations sur ses opérations menées à partir du territoire nigérien, seraient parmi les raisons brandies par le CNSP.

Le communiqué du CNSP est publié au lendemain de la visite, du 12 au 14 mars à Niamey, d’une délégation américaine de haut niveau conduite par la Secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee et comprenant le commandant d’Africom et une responsable du Pentagone.

«Sur la forme, l’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques. En effet, c’est de façon unilatérale et par note verbale que le gouvernement américain a informé le gouvernement nigérien de la date d’arrivée, de la composition de sa délégation, et sans aucune précision quant à l’objet de sa visite», déplore la junte.

Les discussions auraient porté, entre autres, sur la transition militaire en cours au Niger, la coopération militaire bilatérale, la lutte contre le terrorisme, et le choix des partenaires du Niger sur le plan diplomatique, militaire et stratégique.

Sur la question du choix de ses partenaires, «le gouvernement du Niger regrette la volonté de la délégation américaine de dénier au peuple souverain du Niger le droit de choisir ses partenaires et le type de partenariat à même de l’aider à mieux lutter contre le terrorisme, alors que les États-Unis ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération» entre les deux pays, toujours selon le communiqué.

Le document dénonce avec «force, l’attitude condescendante assortie des menaces, de représailles de la part de la cheffe de la délégation américaine vis à vis du gouvernement».

La junte nigérienne, arrivé au pouvoir en juillet 2023 après un coup d’Etat, a déjà eu à dénoncer l’accord militaire avec la France, suivi du retrait des soldats français du territoire nigérien.