Amnesty réclame une enquête suite à la mort de 23 civils dans des opérations militaires en Somalie

Alors que les autorités somaliennes se félicitent régulièrement des résultats obtenus des opérations militaires perpétrées contre le groupe rebelle Al-Shabaab, l’ONG Amnesty International alerte sur la mort de 23 civils consécutive à la traque des terroristes, et demande l’ouverture d’une enquête.

Deux frappes ayant tué 23 civils et fait 17 blessés lors d’opérations militaires somaliennes menées avec l’appui de drones turcs, le 18 mars dans la région du Bas-Shabelle, doivent faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre, a déclaré Amnesty ce mardi 7 mai, précisant que parmi ces morts figurent 14 enfants, cinq femmes et quatre hommes, tous appartenant au clan marginalisé Gorgaarte appartenant à la communauté des Jarirs.

Se basant sur les déclarations des victimes et des habitants, Amnesty précise que ces frappes à l’aide de drones auraient fait suite à d’intenses combats terrestres entre le groupe armé Al-Shabaab et les forces de sécurité somaliennes près des villages de Jambaluul et Bagdad.

«Les gouvernements somalien et turc doivent enquêter sur ces frappes meurtrières en tant que crimes de guerre et mettre un terme à ces attaques inconsidérées contre des civils», a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

«En Somalie, les civils sont trop souvent les premières victimes des souffrances liées à la guerre. Ces décès terribles ne doivent pas être passés sous silence. Les rescapés et les familles dévastées doivent obtenir vérité, justice et réparations», a-t-il poursuivi.

L’organisation de défense des droits de l’homme dit avoir adressé, le 5 avril, des lettres aux gouvernements de la Somalie et de la Turquie, pour leur demander des précisions sur l’opération du 18 mars, notamment pour savoir quelles forces militaires contrôlaient les drones au moment des frappes. «Au moment où nous publions ce document, aucun des deux gouvernements n’avait répondu», a précisé l’ONG.