L’embarquement du pétrole brut nigérien à Cotonou conditionné par la réouverture de la frontière terrestre entre le Niger et le Bénin

Le Gouvernement béninois n’apprécie pas le maintien de la frontière terrestre nigérienne fermée, malgré la levée des sanctions de la CEDEAO le 24 février à Abuja (Nigeria) à l’encontre de plusieurs Etats sahéliens ayant connu des putschs depuis 2020.

Pour matérialiser cette colère, Cotonou qui a rouvert ses frontières terrestres avec le Niger depuis fin février 2024, les autorités de Niamey bloquent encore depuis lundi dernier, l’embarquement du pétrole brut nigérien destiné au Bénin, depuis le terminal de Sèmè-Kpodji. Cotonou exige la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays du côté nigérien.

Le pouvoir de Transition en place au Niger depuis juillet 2023 ne montre aucun empressement dans le processus de réouverture des frontières terrestres avec la République du Bénin depuis la levée des sanctions communautaires imposées unanimement à Niamey fin juillet 2023.

Dans la pratique, les premiers litres de pétrole brut pompés à Agadem (au Niger) sont arrivés dans les installations de la station de Sèmè-Kraké en avril 2024. La décision prise ce 06 mai 2024 par Cotonou bloque de ce fait l’exportation par les navires de ce pétrole vers l’étranger.

Selon les accords commerciaux liant le Niger, la Chine et le Bénin, «90.000 barils de pétrole sont attendus chaque jour d’Agadem pour être convoyés via le Bénin». Ces barils doivent transiter dans le Pipeline Export Niger-Bénin (PENB) qui est pourvu d’un système de transport par canalisation pour exporter le pétrole brut nigérien vers le marché international via le territoire béninois. Il s’étend sur 1.980 km, dont 675 km sur le territoire béninois.
Les relations diplomatiques entre Cotonou et Niamey sont en froid depuis l’application par le Bénin des lourdes sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA au Niger après le coup d’Etat militaire qui a évincé du pouvoir le régime du président déchu, Mohamed Bazoum.