Le continent africain aura besoin de 6,1 millions d’employés dans le secteur de la santé d’ici 2030 (CDC Afrique)

Les participants au «Forum sur l’investissement dans le personnel de santé en Afrique» qui ferme ses portes ce mercredi 8 mai à Windhoek, la capitale de la Namibie après 3 jours de travaux, ont fait état d’un manque considérable du personnel de la santé en Afrique estimé à 6,1 employés d’ici 2030.

Le Directeur général du CDC Afrique (Centre africain de contrôle et de prévention des maladies), Jean Kaseya a de nouveau alerté lors du «Forum» de Windhoek, autour des graves conséquences d’un mal sanitaire pernicieux en Afrique.

«La grave pénurie de personnel de santé en Afrique a exacerbé les impacts des urgences de santé publique récurrentes sur le continent», a relevé ce haut fonctionnaire africain.

Pourtant, éclaire le patron du CDC Afrique, il existe un lien étroit entre les investissements massifs dans le secteur de la santé et les progrès économiques des Etats, prévenant que «l’Afrique n’opérera aucun progrès économique significatif si nous ne disposons pas d’un personnel de santé approprié».

Il a insisté dans cette dynamique sur l’acuité de ce défi généralisé en Afrique en relevant que «l’Afrique subsaharienne qui représente environ 24% du fardeau total des maladies dans le monde, ne compte que 3% du personnel de santé mondial».

Organe-clé de l’Union Africaine (UA) en matière de projection sanitaire, le CDC Afrique rappelle à ce titre que pour la seule année 2023, le continent africain a «enregistré 166 épidémies, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024. Avec une pénurie de personnel de santé en Afrique qui devrait atteindre environ 6,1 millions de personnes d’ici 2030».

Depuis 2017, l’UA invite expressément les pays africains à une synergie d’actions pour accélérer sur leurs territoires respectifs «la formation et le déploiement sans délai de deux millions d’agents de santé communautaires institutionnalisés d’ici 2030», année d’échéance des Objectifs de développement durable (ODD) arrêtés par l’ONU en 2015.